Penserla RĂ©volution est une obsession des hommes de la Contre-RĂ©volution. Devant le dĂ©luge rĂ©volutionnaire, « penser lâimpensable » devient une arme nĂ©cessaire pour les contre-rĂ©volutionnaires, une condition pour survivre en exil. Ce refus intellectuel est toutefois hĂ©tĂ©rogĂšne et pluriel et puise dans diffĂ©rentes ressources conceptuelles et discursives.
LarĂ©volution de France est une des grandesĂ©poques de l' ordre social. Ceux qui la considĂšrentcomme un Ă©vĂ©nement accidentel n' ont portĂ© leursregards ni dans le passĂ© ni dans l' avenir. Ils ontpris les acteurs pour la piĂšce ; et, afin desatisfai âHistoire · 2013. Global Nav Ouvrir le menu
CONSIDĂRATIONS SUR LES PRINCIPAUX ĂVĂNEMENTS DE LA RĂVOLUTION FRANĂAISE PAR MME DE STAĂL 1818 Format 17,5 x 11 cm Environ 664 pages Plein veau, titre or Bon Ă©tat. RĂ©fĂ©rence 7740 Prochaine mise Ă jour vendredi 26 juillet Ă 13H30 Next update on July 26th at 13h30 NĂ€chste Aktualisierung, den 26. July um POUR TOUT ACHAT, PAIEMENT EN PLUSIEURS CHĂQUES POSSIBLE 06 07 75 74 63 FRAIS DE PORT Les frais de port ne sont calculĂ©s qu'une seule fois par commande pour un ou plusieurs objets, les envois sont tous recommandĂ©s, car c'est le seul moyen d'avoir une preuve de l'envoi et de la rĂ©ception. Pour les colis dont la valeur ne peut ĂȘtre assurĂ©e par la Poste, les envois sont confiĂ©s Ă la sociĂ©tĂ© DHL avec valeur rĂ©elle assurĂ©e, le service est de qualitĂ© mais le coĂ»t est plus Ă©levĂ©. DROIT DE RETOUR Les objets peuvent ĂȘtre retournĂ©s dans un dĂ©lai de 8 jours aprĂšs leur rĂ©ception. Il faut les retourner en recommandĂ© aux frais de l'expĂ©diteur, dans leur emballage d'origine, et dans leur Ă©tat d'origine, AUTHENTICITĂ La sĂ©lection des objets proposĂ©s sur ce site me permet de garantir l'authenticitĂ© de chacune des piĂšces qui y sont dĂ©crites, tous les objets proposĂ©s sont garantis d'Ă©poque et authentiques, sauf avis contraire ou restriction dans la description. Un certificat d'authenticitĂ© de l'objet reprenant la description publiĂ©e sur le site, l'Ă©poque, le prix de vente, accompagnĂ© d'une ou plusieurs photographies en couleurs est communiquĂ© automatiquement pour tout objet dont le prix est supĂ©rieur Ă 130 euros. En dessous de ce prix chaque certificat est facturĂ© 5 euros. Seuls les objets vendus par mes soins font l'objet d'un certificat d'authenticitĂ©, je ne fais aucun rapport d'expertise pour les objets vendus par des tiers confrĂšres ou collectionneurs. Votre produit a bien Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă votre panier. Bertrand MALVAUX - 22 rue CrĂ©billon, 44000 Nantes - FRANCE - TĂ©l. 33 02 40 733 600 â BERTRAND MALVAUX - ĂDITIONS DU CANONNIER SARL au capital de EUROS RCS NANTES B 442 295 077 - N° INTRACOMMUNAUTAIRE CEE FR 30 442 295 077 Conditions de vente 2022-08-01T104811Z c1eb04a7d084155b819daf5138b71f7deec50289 Now 2022-08-23 030802| ЧДŃĐŸĐżŃОΎ ŐŻááĐžŐŸŐšĐșÖ | ÔœŃááĄĐžáźŐ«áźÖ Ï ĐŸĐœŃէζ глаб |
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LesConsidĂ©rations sur la RĂ©volution française peuvent ĂȘtre lues au prisme du droit constitutionnel, comme lâanalyse des diffĂ©rentes constitutions françaises, de lâAncien RĂ©gime Ă la Charte de 1814 et Ă lâActe additionnel de 1815. Cette interprĂ©tation de lâhistoire constitutionnelle se fait Ă lâaune de la constitution anglaise, dont StaĂ«l entend dĂ©montrer la
C'est en faisant de la politique qu'on devient citoyen, en formulant et en Ă©laborant les lois que l'on pense souhaitables, justes, nĂ©cessaires. »Les termes de ânationâ, ânationalitĂ©â et, dans une moindre mesure, de citoyennetĂ© » hantent le dĂ©bat politique ces derniĂšres annĂ©es. Les conceptualisations du XIXe siĂšcle l'incontournable Renan semblent ĂȘtre les plus sollicitĂ©es. Pourtant, la RĂ©volution française ne porte-t-elle pas des conceptions originales en la matiĂšre ?Sophie Wahnich Il faut bien entendre que la notion de nationalitĂ© n'existait pas au cĆur de la RĂ©volution française. Ni le mot nationalitĂ©, ni le mot citoyennetĂ© nâĂ©taient employĂ©s Ă lâĂ©poque. Les hommes et les femmes utilisaient une sĂ©rie dâexpressions telles que le droit du citoyen », parfois les droits de citoyen français », la qualitĂ© » ou encore le titre » de français », le titre de citoyen », etc. Or ce mot de citoyen » effaça de fait les distinctions entre lâappartenance lĂ©gale Ă la nation, l'engagement patriotique et lâexercice des droits politiques, et ce, dĂšs 1789, avant mĂȘme qu'il n'y ait une vĂ©ritable constitution. Il sâagissait alors avant tout de passer de lâĂ©tat de sujet Ă lâĂ©tat de citoyen et cette transmutation formidable concernait lâensemble des personnes participant Ă lâĂ©vĂ©nement rĂ©volutionnaire. Devenir citoyen français ce nâĂ©tait pas devenir "naturel" mais ĂȘtre inclus de fait dans le peuple souverain français qui se dĂ©finissait lui-mĂȘme comme tel. Ătait alors citoyen celui qui voulait vivre sous les lois Ă©laborĂ©es par l'AssemblĂ©e nationale constituante et qui adhĂ©rait aux principes qui doivent rĂ©gir ces lois, la DĂ©claration des Droits de l'homme et du citoyen. Cette dĂ©finition trĂšs pragmatique Ă©tait nouĂ©e Ă la position adoptĂ©e dans l'Ă©vĂ©nement devenir rĂ©volutionnaire et ainsi ĂȘtre inclus comme patriote et de fait citoyen français, ou devenir contre-rĂ©volutionnaire et se dĂ©clarer "hors le souverain peuple" de fait, comme les nobles Ă©migrĂ©s. Cette association inextricable des notions de citoyen, patriote et national signe en tant que tel un moment rĂ©volutionnaire car ce qui est alors affirmĂ©, câest une conception de la nation qui est sans rĂ©fĂ©rence Ă lâidĂ©e de race ou dâethnie, de souche » pour prendre un vocabulaire actuel. Une telle nation est fondĂ©e sur le seul contrat de souverainetĂ© libĂ©rale obĂ©ir Ă des lois quâon sâest soi-mĂȘme donnĂ©es et qui rĂ©pondent des principes de la dĂ©claration des droits. LâadhĂ©sion Ă ces droits est celle de la raison sensible, un lien rationnel et affectif indissociable. Câest ce lien qui fait le patriote capable de dĂ©fendre constamment sur la place publique ces principes. On comprend que la seule contrainte Ă cette dĂ©finition de lâidentitĂ© politique est une contrainte de lieu et dâopinion, dâadhĂ©sion, pas une contrainte de sang ou de nationalitĂ© mĂȘme juridique, pas une contrainte dâacculturation longue non plus, car cette adhĂ©sion peut ĂȘtre immĂ©diate quelle que soit son histoire personnelle, ou refusĂ©e durablement mĂȘme si on passait beaucoup de temps sur le place pour l'Ă©tranger dans la citoyennetĂ© telle que pensĂ©e par les rĂ©volutionnaires ?S. W. Cette citoyennetĂ© en acte ouvre toutes sortes de possibilitĂ©s dâinclusion dans la citĂ© de fait pour les Ă©trangers entre 1789 et 1789, les Ă©trangers prĂ©sents sur le territoire de la France participent aux Ă©vĂ©nements rĂ©volutionnaires dĂšs la convocation des Ătats gĂ©nĂ©raux car tout homme de 25 ans inscrit au rĂŽle des impositions est appelĂ© Ă voter. Or il nâest pas utile de disposer dâune lettre de naturalitĂ© pour ĂȘtre assujetti Ă la taille qui est un impĂŽt sur les personnes et qui donne le droit de vote. TrĂšs vite, les Ă©trangers fondent des sociĂ©tĂ©s fraternelles spĂ©cifiques liĂ©es Ă l'usage de langues Ă©trangĂšres, ou participent Ă des sociĂ©tĂ©s fraternelles existantes quand ils parlent français. Ils discutent ainsi l'Ă©laboration de la loi et envoient des pĂ©titions Ă l'AssemblĂ©e nationale. Ils participent activement Ă la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration, crĂ©ent des lĂ©gions Ă©trangĂšres pour aller se battre pour les idĂ©aux rĂ©volutionnaires, se rĂ©fugient en France quand ils sont persĂ©cutĂ©s chez eux au nom de leur idĂ©al et l'on voit apparaĂźtre ainsi des "patriotes Ă©trangers". Il y eut bien ainsi pendant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire une citoyennetĂ© de fait sans nationalitĂ©. Puis des rĂšgles juridiques viennent produire des obstacles Ă la possibilitĂ© dâĂȘtre un citoyen comme un autre puisquâon met en place des rĂšgles prĂ©cises pour devenir français et dĂ©clarer ce que veut dire ĂȘtre citoyen. Les 30 avril - 2 mai 1790, le dĂ©cret Target est votĂ© par lâAssemblĂ©e nationale. Il dĂ©cide que les Ă©trangers Ă©tablis en France seront rĂ©putĂ©s Français et admis, en prĂȘtant le serment civique, Ă lâexercice des droits de citoyen actif aprĂšs cinq ans de domicile continu dans le royaume, sâils ont, en outre, ou acquis des immeubles ou Ă©pousĂ© une Française, ou formĂ© un Ă©tablissement de commerce ou reçu dans quelque ville des lettres de bourgeoisie ». Les constituants tentent ainsi de rĂ©gler d'une maniĂšre pragmatique la situation des dĂ©partements des frontiĂšres et des villes maritimes [...] remplis dâhommes nĂ©s en pays Ă©tranger, mariĂ©s, propriĂ©taires depuis trĂšs longtemps, ou possesseurs dâĂ©tablissements de commerce ; ils ont occupĂ© des fonctions civiles, les uns ont Ă©tĂ© officiers dans les anciennes municipalitĂ©s ; les autres sont officiers de la Garde nationale ; tous ont prĂȘtĂ© le serment civique ; ils forment dans beaucoup de villes le huitiĂšme, le septiĂšme, le sixiĂšme de la population ce sont des amis de plus que vous acquerrez Ă une constitution qui voudrait rendre tous les hommes heureux ». Cette inclusion ressemble Ă ce que SiĂ©yĂšs appelle l'hospitalitĂ©, une inclusion dans la citĂ© par son inscription sociale et politique locale. Ou il faut renoncer Ă croire aux progrĂšs de l'esprit humain, ou il faut espĂ©rer qu'il deviendra trĂšs aisĂ© Ă un Ă©tranger connu de se faire adopter dans une commune française. Cette adoption prouvera le domicile. Elle remplacera les lettres de naturalisation, et vaudra mieux qu'elles. Une fois adoptĂ© dans une commune on sera citoyen français, et si l'on veut Ă©tablir domicile dans une autre citĂ©, la nouvelle adoption ne sera qu'une simple formalitĂ© ».En fait le dĂ©cret Target passe dans la Constitution de 1791 additionnĂ© du serment civique qui permet de dĂ©clarer lâamour des lois et leur respect. Lâarticle 4 du titre II de la Constitution du 3 septembre 1791 permet au pouvoir lĂ©gislatif dâaccorder Ă©galement des naturalisations exceptionnelles il pourra pour des considĂ©rations importantes, donner Ă un Ă©tranger un acte de Naturalisation, sans autre condition que de fixer son domicile en France et dây prĂȘter le serment civique ». Moins dâun an plus tard, le 24 aoĂ»t 1792, Marie-Joseph ChĂ©nier, se prĂ©sente Ă la barre de lâAssemblĂ©e, Ă la tĂȘte de plusieurs citoyens de Paris, pour proposer lâadoption de tous ceux qui dans les diverses contrĂ©es du monde, ont mĂ»ri la raison humaine et prĂ©parĂ© les voies de la libertĂ©. »Le 26 aoĂ»t 1792, on invente une citoyennetĂ© d'honneur et lâon dĂ©clare dĂ©fĂ©rer le titre de citoyen français au docteur Joseph Priestley, Ă Thomas Payne, Ă JĂ©rĂ©mie Bentham, Ă William Wilberforce, Ă Thomas Clarkson, Ă Jacques Mackintosh, Ă David Williams, Ă N. Gorani, Ă Anacharsis Cloots, Ă Corneille Pauw, Ă Joachim-Henry Campe, Ă N. Pestalozzi, Ă Georges Washington, Ă Jean Hamilton, Ă N. Madison, Ă H. Klopstock, et Ă ThadĂ©e ne prendra effet que si ces hommes viennent prendre domicile effectif dans le pays qui les a faits citoyens. Ce fut le cas pour deux dâentre eux, Thomas Payne et Anacharsis Cloots, qui sont dâailleurs Ă©lus membres de la Convention. Enfin, en 1793, la Constitution est trĂšs ouverte aux Ă©trangers puisquâelle dĂ©clare dans son article 4 Tout homme nĂ© et domiciliĂ© en France, ĂągĂ© de vingt et un ans accomplis; Tout Ă©tranger ĂągĂ© de vingt et un ans accomplis, qui, domiciliĂ© en France depuis une annĂ©e - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriĂ©tĂ© - Ou Ă©pouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout Ă©tranger enfin, qui sera jugĂ© par le Corps lĂ©gislatif avoir bien mĂ©ritĂ© de l'humanitĂ© - Est admis Ă l'exercice des Droits de citoyen français. » Cependant dans le contexte de guerre les Ă©trangers vont devenirs suspects et devront faire la preuve de leur patriotisme sinon ils seront soit exilĂ©s soit emprisonnĂ©s. On renonce Ă©galement Ă choisir des reprĂ©sentants et des fonctionnaires dans lâuniversalitĂ© du genre humain et se met en place la nĂ©cessitĂ© dâĂȘtre un national » pour prĂ©tendre Ă ces semble-t-il, la percĂ©e Ă©lectorale du Front national et la dissĂ©mination de ses idĂ©es dans le paysage politique qui a motivĂ© votre vaste entreprise de thĂšse. La réédition de l'ouvrage* qui en est issu s'inscrit dans un contexte non moins lourd de Front national fort et en voie de banalisation, de dĂ©bat sur l'identitĂ© nationale organisĂ© par un ancien socialiste, de "croisade" Cl. GuĂ©ant, de ministres condamnĂ©s pour propos racistes, de traque des sans-papiers, de xĂ©nophobie ordinaire, etc. On le sait, vous ĂȘtes partisane, Ă la suite de Nicole Loraux notamment, d'un usage de l'anachronisme en histoire. Aussi, face Ă ce prĂ©sent oĂč la question de l'Ă©tranger est si omniprĂ©sente, on aimerait savoir ce que, selon vous, ce dĂ©tour par la RĂ©volution française permet d'envisager. Autrement dit, pour paraphraser votre postface et Nicole Loraux, de quelles questions et de nouvelles maniĂšres de les envisager ce passĂ© nous leste-t-il ?S. W. Ce passĂ© nous permet dâenvisager la citoyennetĂ© et le patriotisme comme rapport immĂ©diat Ă la loi que lâon souhaite se donner. De ce fait câest en faisant de la politique quâon devient citoyen, en formulant et en Ă©laborant les lois que lâon pense souhaitables, justes, nĂ©cessaires. On est loin dâune rĂ©duction de la citoyennetĂ© au droit de vote et de la confiscation de la sphĂšre dâĂ©laboration des lois par des professionnels de la politique. Enfin savoir que les Ă©trangers ont spontanĂ©ment jouĂ© un rĂŽle dans la RĂ©volution de 1789-1790, quâils ont Ă©tĂ© conviĂ©s Ă la fabrique de la loi, Ă la fĂ©dĂ©ration de 1790, permet de penser la RĂ©volution française non comme Ă©vĂ©nement particulier nouĂ© Ă un lieu, mais comme Ă©vĂ©nement de la raison qui donne naissance Ă un peuple politique et qui Ă ce titre est un Ă©vĂ©nement singulier Ă valeur d'universel. De ce fait la conception de la citoyennetĂ© rĂ©volutionnaire nâest pas culturaliste du tout. Câest lâusage de la raison qui fait le citoyen et la culture nâest pas un obstacle. La libertĂ© de conscience, libertĂ© dâopinion mĂȘme religieuse, la culture comme rĂšgne des opinions libres, conduit au respect des religions diffĂ©rentes pourvu quâelles acceptent de reconnaĂźtre les principes de la dĂ©claration des droits et donc la libertĂ© religieuse et la possible articulation de croyances religieuses et de pratiques politiques rĂ©volutionnaires. Des religieux qui refusent cette articulation se comportent comme des Ă©trangers politiques et sont rejetĂ©s hors de la citĂ©. Ainsi le 30 mai 1790 les Ă©lecteurs du Morbihan dĂ©signentâils Ă la vindicte populaire les nobles et les prĂȘtres qui divisent la communautĂ© Malheur Ă ces perturbateurs, Ă ces lĂąches transfuges de la cause commune, qui ne voyant que lâerreur au delĂ de leurs opinions individuelles attisant partout le feu de la discorde avilissent la religion quâils professent et dĂ©shonorent le caractĂšre auguste dont ils furent revĂȘtus. »Ainsi la RĂ©volution française permet de renouer avec lâimaginaire dâune Ă©galisation des citoyens quâils soient dâorigine française ou Ă©trangĂšre mĂȘme en dehors de lâespace europĂ©en, lâimaginaire dâune citoyennetĂ© sans nationalitĂ©, un imaginaire oĂč les Ă©carts culturels sont des caractĂ©ristiques des individus libres, libres mĂȘme Ă lâĂ©gard de leur chefs spirituels si ces derniers ne respectent pas les principes de cette libertĂ©. Cela permettrait de cesser de culpabiliser des individus au nom de leur inadĂ©quation identitaire ou subjective. Le combat pour cette libertĂ© pourrait redevenir celui dâune politisation, non celui dâune inculcation de valeurs dites nationales. Ces derniĂšres sont mobilisĂ©es aujourdâhui non pour inventer les modes dâinclusion citoyens mais des frontiĂšres qui auraient dĂ» rester labiles. Car câest dans la porositĂ© des situations que la libertĂ© dĂ©mocratique ou rĂ©publicaine peut devenir un objet dâadhĂ©sion de la raison sensible de chacun, et non dans lâĂ©preuve de passage. AdhĂ©rer par force Ă une langue, Ă des maniĂšres dâagir, Ă des discours, câest fabriquer des citoyens tartuffe et finalement redoubler la xĂ©nophobie qui sâinstalle comme effet de ce faux semblant rĂ©alisĂ© par Guillaume Quashie-Vauclin Sophie Wahnich est historienne, directrice de recherche au CNRS laboratoire dâanthropologie des institutions et des organisations sociales* L'impossible citoyen. L'Ă©tranger dans le discours de la RĂ©volution française, Albin Michel. 3zCoLP. 460 454 296 79 361 231 376 274 484